L'hystérie au XXIème siècle

 

L'hystérique coté pile _____ Une hystérique à l'époque de Charcot ------ L'hystérique coté face

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Comprendre l'hystérie en 50 citations :

http://damienfree.fr.free.fr/hysterie_comprendre.htm

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"L'hystérique est une esclave qui cherche un maître sur qui régner"

"Le désir fondamentale de l'hystérique est un désir d'insatisfaction"

___________________________________________( Jacques Lacan )

 

" Où sont-elle passées les hystériques de jadis, ces femmes merveilleuses, la Anna O., les Dora ..., toutes ces femmes devenues les figures matricielles de notre psychanalyse ? C'est grace à leur parole que Freud, en les écoutant, à découvert un mode entièrement nouveau de la relation humaine. ( . . . ) Les hystériques d'antan ont donc vécu , et leur souffrance s'offre de nos jours sous d'autres visages, d'autres formes cliniques plus discrètes, moins spectaculaire peut être que celle de l'ancienne Salpêtrière. L'hystérique de la fin du XIX ème siècle et l'hystérique moderne vivent chacun à leur façon une souffrance différente, et pourtant l'explication que la psychanalyse avance pour rendre compte de la cause de ces souffrances n'a pas varié pour l'essentiel. ( . . . ) Le visage de l'hystérie dans une cure d'analyse, et au delà dans tout rapport avec autrui, se présente comme un lien insatisfaisant, érotisant et triste, tout entier polarisé autour du refus tenacede jouir."

( J-D Nasio, "L'hystérie, ou l'enfant magnifique de la psychanalyse", Payot. )

 

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- "Il est difficile de le détecter au premier abord. On est loin de ces scènes de Breuer, ces fameuses crises d'hystérie, ces ex-sorcières que l'on brûlait sur le bûcher. A chaque siècle son hystérique, aujourd'hui l'hystérique tend à être moins extériorisant, plus discret et peut être plus nombreux par voie de conséquence". (http://www.psychopsy.com/hysterie.html)

- "Que veulent les hystériques ? ils ne veulent pas notre confort, nos objets, ils veulent ce que nous n'avons pas, c'est à dire notre manque. Comment y aurait-il chez nous une place pour autrui si de tels manques n'existaient pas ? , l'hystérique cherche un homme ayant le courage de reconnaître en lui un vide, un manque où elle pourrait au moins un temps prendre place. Autrement dit, elle recherche, elle désire le manque de l'autre. Si à cette recherche, l'autre répond par l'offre d'un objet, la mobilité permise par la recherche d'un lieu vide se fige, et l'hystérique bascule dans un état fixé, trop souvent définitif . Alors cessons peut être de vouloir 'savoir répondre' aux hystériques" (http://www.serpsy.org/psy_levons_voile/maladies/hysterie1.html)

- "Ce que l’hystérique cherche, ce n’est pas l’artisan du sexe, un qui ferait bien l’amour, c’est un savant du sexe, un qui saurait dire quelle jouissance exquise la femme porte, au delà de celle de l’organe". ( "Ce que Lacan disait des femmes" chapitre "l'hystérique du temps de la science" )

 

- "Le désir ne se maintient chez l'hystérique que de l'insatisfaction qu'on y apporte, en s'y dérobant comme objet. " (Jacques Lacan) (http://www.shef.ac.uk/~psysc/thesaur3/thesaur3-node158.html)

- "L'hystérique, c'est l'inconscient en exercice, qui met le maître au pied du mur de produire un savoir."( Jacques Lacan ) (http://www.shef.ac.uk/~psysc/thesaur3/thesaur3-node158.html)

- "L'hystérique c'est celui ou celle qui a une frustration, qui tente l'autre jusqu'à le frustrer également.L'hystérie est épidémique, elle cherche à créer de la frustration chez les autres." (Blog: http://www.20six.fr/nextEntries/pu159z3rj4q4)

- "Si une femme peut en venir à estimer qu'elle ne trouve pas sa place dans l'ordre phallique existant, si elle estime qu'on ne lui a pas transmis les insignes du pouvoir, elle peut en venir à chercher, la formule est de Lacan, un maître sur qui régner." (http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?url_article=rchemama090703&r ep=dossiers)

"Une capacité de manipulation hors du commun, l'hystérique est celui trompe, cette capacité d'adaptation à l'autre est prodigieuse, instinctivement il se met sur le même mode de fonctionnement et sans réellement se rendre compte de ses «pouvoirs» va user et abuser de l'autre. Le charme est un facteur commun à tous ceux que j'ai déjà pu rencontrer, un incroyable pouvoir de séduction suivi de l'émission d'une plainte égale aux sirènes qui attirait les marins, car telle est la démarche de l'hystérique, piéger dans ses filets, utiliser aux dépens puis «laisser mourir». Il cherche l'Amour, avec un grand A, l'homme ou la femme censé prouver qu'il / elle existe. En extrapolant on pourrait même imaginer que l'hystérique possède un scan permettant de lire les pensées, plus exactement les pulsions inconscientes de qui il côtoie." (http://www.psychopsy.com/hysterie.html)

"Qu'est-ce qu'une femme et comment peut-elle être aimée ? " Mais au delà de cette question se pose également la brûlante question du phallus : qui le possède pour de bon. Est-ce la mère, est-ce l'Autre femme ? (...) C'est pour tenter d'obtenir une réponse à ces interrogations, qu'une femme hystérique se sert d'un homme de paille auquel elle est identifiée. (...) l'hystérique est restée en souffrance sur les chemins de sa féminité, faute d'avoir pu saisir ce qui aurait fait d'elle une femme, une "vraie". (http://membres.lycos.fr/fainsilber/homme-symptome.htm)

Pour les femmes hystériques, les hommes ne sont jamais des objets d’amour, mais de simples objets d’identification. Ils sont pour elles des hommes de paille. Faute de pouvoir se compter comme une femme, chacune d’elles les utilise en effet comme support de ses identifications viriles (...). Avec chacun de ces hommes auquel elle est identifiée, l’hystérique tente donc de résoudre sa propre énigme, de trouver une réponse à sa question : "Suis-je un homme ou une femme? Comment une telle femme peut-elle être aimée?" (...). Dans ses "Ecrits" , Lacan souligne que son objet d’amour, l’hystérique 'ne peut en effet le trouver que de son propre sexe parce que c’est dans cet au-delà qu’elle appelle ce qui peut lui donner corps, ce pour n’avoir pas su prendre corps en deçà. Faute de réponse de cet Autre (de cet Autre maternel), elle lui signifiera une contrainte par corps en le faisant saisir par les offices d’un homme de paille'. Reprécisons ce fait : l’homme de paille de l’hystérique est donc ce "fantoche", ce "simili", cette marionnette qu’elle utilise dans les mises en scène de son fantasme. Il est le 'substitut de cet autre imaginaire en qui elle s’est moins aliénée qu’elle n’est restée devant lui en souffrance'. (...) Mais l’hystérique effectue aussi bien ces contraintes par corps sur tous les hommes qu’elle réduit à l’état de marionnettes et qui peuvent être nombreux, en série, puisque interchangeables." (http://membres.lycos.fr/fainsilber/malefices.htm)

"L'hystérique est celui qui permet à la psychanalyse d'avancer, parce qu'il pose sans cesse de nouvelles questions, hors des relations comportementalistes. Justement la psychologie comportementaliste consiste à nommer un symptôme et lui trouver un traitement. Ces derniers tendent à nier l'identité propre de chacun, il a été fait un catalogue de normalités et d'anormalités avec les remèdes pour passer de l'un à l'autre. Très en vogue aux Etats-Unis, encore là, l'être humain est un symptôme et un seul. L'hystérique, dernier rempart contre une société socialisée, normalisée, figée ?". (http://www.psychopsy.com/hysterie.html)

 

"L'hystérique cherche un maître pour le dominer, l'obsessionnel l'a trouvé et il attend sa mort pour prendre sa place, lui démontrant en attendant sa bonne volonté au travail. (...) C'est ainsi que Lacan oppose, dans "La psychanalyse et son en­seignement", le pas de l'hystérique à la stratégie obsessionnelle: "(...) L'hystérique s'éprouve dans les hommages adressés à une autre, et offre la femme en qui elle adore son propre mystère à l'homme dont elle prend le rôle sans pouvoir en jouir" (http://equipe.lesiteweb.be/modules.php?name=Content&pa=showpage&pid=93)

"L’hystérique interroge l’autre, un maître S1 et lui demande de produire du savoir sur elle-même. Ce savoir, cette vérité lui manque et cause son désir mais le savoir ainsi produit est en échec face à cet objet de désir indicible. Restitué à l’hystérique, il signe l’échec du maître à la « dire toute » (la vérité) . Ce discours est à rapprocher de celui de la science. En ce sens, la partie droite du mathème ø représente en effet la science elle-même, où un signifiant maître S1 est sommé de produire un nouveau savoir S2 ; où une observation produit une règle. Ce nouveau savoir est déclaré certain tant que l’on n’a pas démontré le contraire mais la vérité en tant que telle n’existe pas. Le sujet de la science est mis à l’écart de cette vérité qui le motivait à chercher. Ce sujet isolé de toute vérité « in-sue », inconsciente, est par là même objectivé. " (Lu dans un mémoire : http://www.u-blog.net/psy/article/desiderata)

Le discours hystérique , est une défense contre le discours du maître aussi bien au niveau intrasubjectif qu'au niveau intersubjectif... mais il suscite aussi ce discours. Il y a entre eux une solidarité dont Charles Melman a fait valoir les divers aspects. Dans le discours de l'hystérique, "$" venu à la place de l'agent, place maîtresse, se manifeste de diverses façons : plaintes corporelles, souffrance d'exister, insatisfaction, objection, revendication…, toutes soutenues par le transfert au Père. S1 qui n'est plus à la place maîtresse dont il tenait son autorité, est interpellé, provoqué à faire la preuve de son savoir et de son pouvoir (le médecin et le scientifique sont ici des figures de prédilection de ce S1). Il pourra être encensé mais aussi bien déclaré insuffisant... ou dictatorial. Néanmoins l'hystérique cherche à obtenir de lui aussi bien d'être reconnu(e) comme sujet, que de valoir comme représentant(e) de l'objet a, soit comme cause du désir. Demande à double face qui, comme toutes celles de l'hystérique, porte en elle sa contradiction et aboutit à l'insatisfaction. (http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?url_article=vnusinovici090703&rep=dossiers)

 

 

 

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1- " L'HYSTERIE, OU L'ENFANT MAGNIFIQUE DE LA PSYCHANALYSE"

( Juan David NASIO, ed. Payot )

Les 3 états du moi hystérique : un Moi insatisfait, un Moi hystérisant , un Moi tristesse :

 

 

Un Moi insatisfait :

"Son Moi est constamment en attente de recevoir de l'Autre, non pas la satisfaction qui comble, mais,curieusement, la non-réponse qui frustre" .

"L'hystérie n'est pas comme on le croit habituellement une maladie affectant un individu, mais l'état malade d'un rapport humain qui assujettit une personne à une autre. L'hystérie est avant tout le nom que nous donnons au lien, aux noeuds que le névrosé tisse dans sa relation avec autrui à partir de ses fantasmes."

"L'hystérique, comme tout sujet névrosé, est celui qui, à son insu, impose dans le lien affectif à l'autre la logique malade de son fantasme inconscient. Un fantasme dans lequel il joue le rôle d'une victime malheureuse et constamment insatisfaite. C'est précisément cet état fantasmatique d'insatisfaction qui marque et domine toute la vie du névosé."

"L'hystérique est fondamentalement un être de peur , mais de quoi à peur l'hystérique ? l'hystérique à peur du danger de vivre une jouissance maximale . Pour écarter cette menace, l'hystérique invente un scénario fantasmatique destiné à se prouver et à prouver au monde qu'il n'y a de jouissances qu'insatisfaite . L'hystérique cherche, et trouve toujours, les points où sont semblable est fort et abuse de cette force pour l'humilier, et les points où sont semblable est faible, et par cette faiblesse, suscite la compassion. L'hystérique décèle chez autrui avec une perception très aigue le signe d'une puissance humiliante qui le rendra malheureux, ou d'une impuissance touchante sur laquelle il s'apitoie."

Un Moi hystérisant :

" L'hystérique ne perçoit jamais ses propres objets internes ou les objets externes du monde tels qu'ils sont communément perçus, mais transforme leur réalité materielle en réalité fantasmée, en un mot : il hystérise le monde."

"Pour s'assurer de l'état d'insatisfaction, l'hystérique cherche dans l'autre la puissance qui le soumet ou l'impuissance qui l'attire et le déçoit. Doté d'une aiguë sensibilité perceptive, il detecte chez l'autre la moindre faille, le moindre signe de faiblesse, le plus petit indice révélateur de son désir. L'hystérique invente et crée ce qu'il perçoit. Il installe dans le corps de l'autre un corps nouveau aussi libidinalement intense et fantasmatique que l'est son propre corps hystérique. Car le corps de l'hystérique n'est pas son corps réel, mais un corps de sensation pure, ouvert sur le dehors comme un animal vivant, une sorte d'amibe extrêment vorace qui s'allonge vers l'autre, le touche, éveille en lui une sensation intense et s'en nourrit".

"Hystériser, c'est faire naître dans le corps de l'autre un foyer ardent de libido ( . . . ) c'est érotiser une expression humaine quelle qu'elle soit, alors que par elle-même, intimement, elle n'était pas de nature sexuelle. C'est exactement ce que fait l'hystérique : en toute innocence, sans savoir, il sexualise ce qui n'est pas sexuel; il s'approprie, à travers le filtre de ses fantasmes à contenu sexuel - et dont il n'a pas nécéssairement conscience - , tout geste, toute parole ou tout silence qu'il perçoit chez l'autre ou qu'il adresse à l'autre ( . . . ) . L'hystérique est un remarquable créateur de signes sexuels qui sont rarement suivis par l'acte sexuel qu'ils annoncent ( . . .) et pourtant, s'il est un désir auquel tiens l'hysterique, c'est qu'un tel acte échoue, plus exactement il tient au désir inconscient de la non-réalisation de l'acte et, par conséquent, au désir de demeurer un être insatisfait."

" L'hystérique transforme la réalité concrète de l'espace analytique en une réalité fantasmatique a contenu sexuel" .

Un Moi tristesse :

"On imagine à quel point, pour hystériser la réalité, le moi hystérique doit être malléable ( . . . ) mais cette singulière plasticité du moi, installe l'hystérique dans une réalité confuse, mi-réelle, mi-fantasmée, où s'engage le jeu cruel et douloureux des identifications multiples et contradictoires à divers personnages, et cela au prix de rester étranger à sa propre identification d'être, et plus particulierement à son identité d'être sexué. L'hystérique peut ainsi s'identifier à l'homme, à la femme, ou encore au point de fracture d'un couple, c'est à dire qu'il peut incarner l'insatisfaction même dont un couple est affligé. Il est très fréquent de constater combien le sujet adopte avec une aisance étonnante aussi bien le rôle de l'homme que celui de la femme, mais surtout le rôle du troisième personnage par qui le conflit arrive ou, au contraire, grace à qui le conflit s'apaise. Que l'hystérique déclenche le conflit ou qu'il l'éteigne, qu'il soit homme ou femme, il occupera invariablement le rôle de l'exclu. C'est justement le fait d'être rejeté à cette place d'exclu qui explique la tristesse dont souvent sont accablés les hystériques. Ils créent une situation conflictuelle, mettent en jeu des drames, s'immiscent dans des conflits, et puis, une fois le rideau tombé, ils s'aperçoivent avec la douleur de la solitude que tout n'a été qu'un jeu dont ils sont la part exclue. La tristesse du moi hystérique répond au vide et à l'incertitude de son identité sexuée.

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Autre extraits du livre de J-D Nasio :

"La mutliplicité d'aventures amoureuses chez certaines femmes contraste avec la souffrance manifestée par différent type d'inhibitions lors de l'acte sexuel (frigidité, vaginisme etc...). Or, parmis ces inhibitions, il en est une essentielle et secrète qui touche l'hystérique au point extreme de son être de femme. Tout en vivant un rapport charnel heureux avec un homme, la femme hystérique peut refuser de s'ouvrir- presque à son insu mais résolument - à la présence sexuelle du corps de l'autre. L'hystérique s'offre mais ne se livre pas; elle peut avoir des relations sexuelles orgasmiques (orgasme clitoridien ou vaginal) sans pour autant y engager son être de femme. Au moment de l'acte où elle est confronté à la menace de perdre cette virginité fondamentale, elle se replie au seuil de la jouissance de l'orgasme, se préservant ainsi d'experimenter une jouissance radicalement autre, énigmatique et dangereuse, que nous nommerons jouissance de l'ouvert. En refusant de se livrer, l'hystérique se voit alors inévitablement entrainée sur la pente de l'insatisfaction ( . . . ) l'hystérique tient étonnament à son insatisfaction. Il y tiens jusqu'à en faire son désir : le désir d'insatisfaction ; désir avec lequel Lacan a marqué pour toujours le propre de l'hystérie. Il désire être insatisfait parce que l'insatisfaction lui garantit l'inviolabilité fondamentale de son être."(Page 65)

 

" En écoutant un patient hystérique, notamment une femme, pensez au père. Faites l'effort d'imaginer que ce n'est pas une femme qui vous parle, mais le père qui est à l'interieur d'elle, un père endolori et à la voix lointaine. L'imagination du psychanalyste pourrait se mobiliser jusqu'à enfanter cette chimère bizzare, composée d'une petite fille dont le visage, le temps d'un regard, aurait pris les traits du visages du père. Une petite fille dont le sexe, comme celui de la poupée de porcelaine, ne serait qu'une surface lisse, marmoréenne et sans pli. Si nous pensons maintenant à l'allure du corps de cette patiente, ou aux gestes de sa main, ne sont-ils pas comme l'émanation en elle de la présence vivante du père ? Présence vivante même et surtout si le père est mort ou semble un personnage effacé de sa vie." ( Page 112 )

" En écoutant un patient hystérique, imaginons que son monde - dont nous faisons partie - est peuplé d'êtres forts et inaccessibles, et d'êtres faibles et pitoyables. Il repousse les puissants et cependant les guette à l'affût de leur moindre faiblesse, de la plus legère souffrance, de la plus infime fatigue. Il repousse par mépris les impuissants parce qu'ils sont faits à son image, et cependant il les appelle avec la compassion de celui qui veut panser les blessures." ( Page 113 )

" Le charme libidinal de l'autre n'est pas perçu par l'hystérique comme un trait sexuel, mais comme un attribut de force ou un signe de faiblesse. Ce qui excite un hystérique n'est pas la sexualité de l'autre, mais la vulnérabilité de sa force ou le redressement de sa faiblesse." ( Page 171 )

"L'hystérique dirait en substance : " Pour mieux écarter le danger de la jouissance du rapport sexuel, je tiens à m'assurer de deux garanties : que l'Autre souffre d'impuissance et qu'il m'interdise de jouir". Autrement dit, pour éviter de jouir, le névrosé rend l'Autre impuissant et interdicteur."( Page 172 )

"L'hystérique souffre de ne pas savoir s'il est un homme ou une femme (...) puisqu'il est resté au seuil de l'experience de l'angoisse de castration (...) il demeure figé à son fantasme dans lequel le monde n'est pas partagé entre hommes et femmes sexués, les uns ayant un pénis, les autres un vagin , mais clivé entre les possesseurs de phallus et ceux qui en sont dépourvu. Il faut être clair , le monde de l'hystérique est un monde infantile composé de puissants et d'impuissants, de forts et de faibles, de jeunes et de vieux, d'athletes et de handicapés. Il souffre parce qu'il se trompe de scène : son drame se joue dans une réalité fantasmatique d'enfant où l'opposition homme/femme est inexistante, alors qu'il vit ce drame dans un monde où la réalité sexuée est certes problématique, mais incontournable." ( Page 183 )

"Aux yeux de l'hystérique, le sexe de l'Autre n'est ni le pénis ni le vagin, mais sa faille révélée par une trop grande faiblesse ou par un excès de puissance. Ce qui émeut un hystérique n'est pas le charme du sexuel (au sens du génital), mais le charme qui émane de la force ou au contraire de la fragilité du partenaire. Freud affirmait que l'oeil aveugle de l'hystérique ne voyait pas dans la conscience, mais voyait dans l'inconscient le charme érotique de l'autre aimé. Avec Lacan, nous proposerons que l'oeil aveugle de l'hystérique est séduit par le charme érotique qui se dégage d'une autre personne qui n'est ni virile ni féminine, mais défaillante ou omnipuissante."(Page 213)

" L'hystérique s'installe dans le désir du père, pour savoir depuis cette place ce qu'une femme a de désirable; et pour chercher à ressentir la même sensation qu'éprouve son père de posseder un pénis."(Page 225)

"Le traitement de l'hystérie consiste à conduire l'analysant à traverser avec succès l'épreuve de l'angoisse de castration (...) à un moment avancé de la cure, au point culminant de la névrose de transfert, le patient se trouve devant l'alternative d'accepter ou refuser de traverser ce que nous appelons l'épreuve de l'angoisse de castration. Précisons tout de suite que l'engagement de l'analysant dans l'une des deux options, acceptation ou refus, ne résulte pas d'un choix conscient et délibéré, mais d'un état subjectif inconscient." ( Page 125 )

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2 -"LA PSYCHANALYSE A L'ECOUTE DE L'INCONSCIENT"

( Chawki Azouri , ré-édité chez Marabout, Page 110 )

- " L'hystérique charge son corps de dire à sa place la question inassumée de son identitée sexuelle"

- " En tant qu'il se présente comme un défi au medecin et au savoir médical constitué, le symptome sert à l'hystérique comme une arme phallique avec laquelle elle se mesure au pouvoir médical: "Qui est le plus fort ?" semble t-elle demander au medecin identifié ici à un maître sûr de son savoir".

- " Suis-je un homme ou suis-je une femme ?", "dois-je être passive pour être une femme ?", ce qu'elle refuse, à juste titre d'ailleurs, en revendiquant une activité, que son entourage, malheureusement, prendra pour une imposture masculine".

 

- " La frigidité de l'hystérique est mise sur le compte de l'impuissance de son mari à la faire jouir . A -l'heure du mari-, elle n'est pas disponible pour les gratifications sexuelles, à -son heure à elle-, le mari est forcément impuissant puisqu'il a le sentiment que son erection répond a un ordre donné par sa femme" .

- " Si le partenaire de l'hystérique se reconnait comme manquant de quelque chose que sa femme peut lui offrir, s'il reconnait en lui un manque où l'hystérique peut venir se loger, alors le don qu'il fait à l'hystérique peut avoir un effet mutatif et la remanier de l'interieur. En revanche s'il concoit sa femme comme un receptacle que lui seul peut remplir (...) alors la rencontre est manquée".

- " Si l'analyste acceuille l'hystérique et l'écoute avec la grille Freudienne préétablie, il se comporte comme un amant incapable d'être autre chose que le fils d'un père célèbre".

- " L'écoute de l'analyste (...) l'invite à retrouver ses propres mots et ainsi à sortir du dilemme la confrontait au maître : la soumission ou la révolte. A condition qu'il ne se situe pas lui-même en position de maître, position où l'hystérique cherchera toujours à le mettre afin de livrer avec lui le duel auquel elle est habitué : Lutter avec le maître pour le renverser, en devenir la maîtresse. Ce terrain où l'hystérique excelle, il suffit que l'analyste en soit avertit pour ne pas s'y laisser entrainer.Et quand il y est, l'interpretation est souvent inefficace, car l'hystérique a déjà gagné".

- " L'hystérique adopte la position de l'homme pour sonder la femme en son mystère" .

- "Si , comme le dit Lacan :'l'amour c'est donner ce qu'on a pas a quelqu'un qui n'en veut pas', l'hystérique semble voué corps et ame à porter le drapeau de l'amour.

- "Dans son rapport au couple, l'hystérique est toujours interessée par la femme de l'homme qui l'attire. D'où la fréquence 'des scène à trois' dans ses fantasmes" .

 

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4 - "UNE SAISON CHEZ LACAN"

( Roman autobiographique de Pierre Rey, ed. Seuil, Collection Points, Page 168 à 170 )

"Du temps qu'il m'était indifferent d'être l'objet du fantasme de l'Autre, pour les raisons pulsionnelles developpées plus haut, j'en avais énormément cotoyé sans réellement en maitriser le mode d'emploi"

( . . . )

"Lacan avait eu cette définition superbe : 'Une hystérique, c'est une esclave qui cherche un maître sur qui régner'. Celle du Gros [ L'ami psychanalyste du narrateur ], quoique d'une formulation moins magistrale, n'était pas mal non plus : "Son phallus, elle ne l'a pas dans son caleçon, mais dans son citron, gros comme une cathédrale. Et, avec ça, elle veut sodomiser la planète ! " .

( . . . )

"Certes, elles me manipulaient. Mais, jusqu'à ce qu'il fût assouvi, ayant prise sur moi par le désir qu'elles avaient fait naître, elles devenaient à leur tour objet éphémère de leur nouvel objet dévolu.

( . . . )

 

" Immergé à l'époque dans un bain de culpabilité diffuse, je ne savais jamais comment mettre un terme à l'infini de leurs exigences, ne comprenant pas davantage pourquoi, lorsque je disais non, elles répondaient oui, et lorsque je me hasardais à risquer un oui, elles y opposaient instantanément un non." .

( . . . )

"Elle était venue me voir sous je ne sais plus quel prétexte (...) Elle me pria de lire un de ses livres. Pas « un », mais « son », le seul, l'unique jamais édité et dont l'exemplaire qu'elle me tendit avec les précautions d'un porteur de ciboire, bien entendu, était l'ultime qu'elle possédât. Je commis l'erreur de le prendre. Une semaine plus tard, sans nouvelles de moi, elle en tirait prétexte pour m'accabler d'appels. 'J'ai besoin de mon livre !' ".

( . . . )

"Dans mon désir inavoué de la rayer de ma mémoire, j'avais réussi à égarer la bombe à retardement qu'elle n'avait placée dans ma poche que pour lui permettre de me relancer. Son ton se fit plus dur, menaçant. - "Mon livre!" (...) De peur de l'avoir en ligne, j'en vins à ne plus oser décrocher mon téléphone."

( . . . )

"Son bouquin, elle s'en fout, elle en a racheté mille invendus qui pourrissent dans ses armoires, me dit placidement le Gros. Tu sais très bien que ce n'est pas ça qu'elle veut.

- Qu'est-ce que je dois faire ?

- Tu as envie d'avoir la paix ? , rentre-lui dedans ! . Insulte-la avec ce que tu pourras trouver de pire !."

( . . . )

"Quelques heures plus tard, elle encore. Je fis mentalement un signe de croix.

- "Écoute-moi, vieille truie ! . Ton torchon de bouquin de merde, je l'ai jeté aux chiottes ! . Maintenant, je te préviens, si tu me téléphones une fois de plus, je te casse la tête ! Je ne veux plus entendre ta voix, plus jamais ! " . Énigme de la violence ordurière dans la thérapie de l'hystérie, je ne l'eus plus jamais au bout du fil" .

( . . . )

- " Tu es sorcier ou quoi ? "

Moue désabusée du Gros.

- " Hystériques, hommes, femmes, on l'est tous. Simple question de degré. "

- " Il y a un traitement ? "

- " Tu l'as vu."

--> ( http://damienfree.fr.free.fr/hysterie_rey.htm pour lire l'intégralité de ce passage du livre de P. Rey, 3 pages )

 

 

 

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3 - "LE DENOUEMENT D'UNE ANALYSE "

( de Gérard Pommier , ed. Champ Flammarion, Page 124 à 133 )

"Freud s'est aperçu assez vite que du point de vue des formations de l'inconscient, rien ne permettait de distinguer le masculin du féminin. Curieusement, l'inconscient ne connait pas la difference des sexes, et ce sont les modalités actives ou passives d'une relation à un seul et unique symbole (le phallus), qui permettent de faire cette différence. La bizarrerie de cette fonction unique parait plus claire, dès que l'on conçoit que c'est passivement qu'une femme peut incarner le phallus : elle est alors le symbole du manque et c'est dans cette mesure qu'elle est désirée. En revanche, c'est activement qu'un homme peut prétendre posséder le phallus : il l'a, mais encore faut-il en faire la preuve, et c'est dans cette mesure qu'il est désirant. Passivement ou activement, être le phallus ou l'avoir, sont des opérations qui aboutissent finalement à la castration, ne serait-ce que par ce que leur mise en oeuvre nécéssite une différence qui est moins celle des sexes (car cet effet est parfaitement compatible avec une identité de sexe anatomique des protagonistes d'une relation) que la différence pure mise en jeu par le phallus lui-même et les fantasmes qu'il régit. En quoi cette unique relation au phallus va-t-elle permettre de distinguer les fantasmes fondamentaux de l'hystérique et de l'obsessionnel ? (...) Le passif ou l'actif d'une même relation au phallus donne un cadre unique au fantasme fondamentale de l'hystérique comme à celui de l'obsessionnel. (*)

Si le fantasme de séduction correspond à la position passive ( ou encore à la position féminine), et si le fantasme de scène primitive correspond à la position active ( ou encore à la position masculine) , une telle réduction emporte quelques conséquences théoriques : les termes d'hystérie et d'obsession sont des catégories nosographiques qui ont été imposée par l'histoire de la medecine en ce qui concerne l'hysterie, et par la préférence accordée à la description d'un symptôme pour ce qui concerne la névrose obsessionnelle; en toute rigueur, et si l'on voulait s'attacher seulement au fonctionnement dans la structure, il vaudrait mieux dire : "névrose passive" et "névrose active". (...)

(*) Dans "Subversion du sujet et dialectique du désir" [Ecrits, ed. Seuil, P 824 ] , Lacan parle d'un éclatement de ces deux termes du fantasme que sont le sujet et l'objet: ..."l'un, chez l'obsessionnel, pour autant qu'il nie le désir de l'Autre en formant son fantasme à accentuer l'impossible de l'évanouissement du sujet. L'autre chez l'hystérique, pour autant que le désir ne s'y maintient que de l'insatisfaction qu'on y apporte en s'y dérobant comme objet". L'interet de cette citation est de montrer une sorte de symétrie entre le fantasme de l'obsessionnel et celui de l'hystérique, l'accent étant mis à chaque fois sur l'évanouissement qui commande le désir.

( . . . )

( Page 130 ) : L'irreprésentabilité du père n'est pas seulement due au fait de structure. En retour, le névrosé use de cette irreprésentabilité pour animer son fantasme. Il ne tient à aucun prix à ce qu'il y ait une réponse à sa question, car s'il y en avait une, il lui faudrait renoncer à tout espoir. (. . .) Supprimer le père est un moment qui permet d'illustrer les voies actives ou passives, comme point de reversion de la scène primitive ou de la scène de séduction. Ainsi en va-t-il des significations que l'hystérique met en jeu dans la séduction : si elle s'engage passivement dans une relation où elle s'offre comme objet désirable, le résultat de son offrande sera le meurtre d'un père. En effet, ce qu'elle donne à voir, sa beauté, son charme, exerce sa puissance sur l'universalité des hommes, totalité dans laquelle son père est compris. Elle s'offre au regard sans rien voir elle-même, dans cette absence de la vision féminine qui est le point d'appel de la cécité hystérique. Dans ce pas aveugle, tout homme est déjà investit d'un trait paternel potentiel. Et il en ira encore davantage ainsi lorsque l'homme séduit s'investira lui-même de ce rôle, par exemple lorsqu'il se donne l'allure d'un protecteur imbu de sa virilité etc... Cependant , une telle mise en scène ne va pas sans conséquences immédiates, car qu'est-ce qu'un père qui succombe à la séduction de sa fille ? Bien peu de chose en vérité ! Aussi la séduction a-t-elle comme résultat de faire chuter de leurs positions tous les pères de rencontre, tous les nombreux phallophores de passage, brûlés par la lumière qui montre leur puissance. Leur peu de pouvoir ils le tiennent pendant un bref instant où leur regard est détourné par la beauté qui passe; et leur peu d'être est consumé à l'instant même par le désir qu'elle provoque.

Au moment où le père désire, il n'est plus un père digne de ce nom, et son indignité se dévoile. ( . . .) mais il perd aussi sa fonction, celle d'interdire l'inceste. La jouissance qui est l'enjeu de l'operation apparait alors, et avec elle, la dimension tragique de la séduction: si le père tiens bon, la solitude s'installe; mais s'il chute, derrière lui s'étend l'espace maternel dont la sollicitude mortelle ramène à rien celle qui s'y prend. Ainsi, par le chemin détourné d'un meutre fantasmatique du père, l'objectif de la séduction reste l'inceste. C'est pourquoi il est suffisant de provoquer le désir et de demeurer dans le champ d'un désir insatisfait pour être déjà dans le champ de la jouissance. Séduire et se dérober réalise une jouissance incestueuse grâce à un scénario réduit.

( Page 133 ) : Le rapport de la séduction au meurtre fantasmatique se manifeste lorsque séduire s'accompagne du refus de ses conséquences, lorsque l'homme dont le désir à été provoqué se trouve immédiatement éconduit. ( . . . ) Le père qu'elle veut atteindre, dont elle est toujours vierge et toujours grosse, est au delà de tous les vivants, et c'est lui qu'elle cherche à débusquer.( . . .) l'élimination d'un père par des voies passives est plus subtile que les voies directes mise en acte par l'obsessionnel. ( . . .) le fantasme obsessionnel poursuit sans fin une figure du père, il s'active à la débusquer et doute infiniment l'avoir enfin rejointe. Sa procrastination n'a pas d'autre motif que la séduction hystérique qui fait vivre un père le temps de le détruire. Du point de vue de la jouissance, la dérobade de l'hystérique et le doute de l'obsessionnel ont la même fonction

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5 - "L'ENVERS DE LA PSYCHANALYSE"

( Séminaire XVII 1969 -1970, Jacques Lacan, ed. Seuil )

" Le maître et l'hystérique "

( Page 36 ) " Le signifiant n'est pas fait pour les rapports sexuels. Dès lors que l'être humain est parlant, fichu, c'en est fini de ce parfait, harmonieux, de la copulation (...) En tout cas, une chose est certaine - si pour l'homme cela va cahin-caha, c'est grâce à un truc qui le permet, du fait d'abord de le rendre insoluble. Voilà ce que veut dire le discours de l'hystérique, industrieuse comme elle est. En disant industrieuse, nous faisons l'hystérique femme, mais ce n'est pas son privilège. Beaucoup d'hommes se font analyser, qui, de ce seul fait, sont bien forcés aussi d'en passer par le discours hystérique, puisque c'est la loi, la règle du jeu. Il s'agit de savoir ce qu'on en tire pour ce qui est du rapport entre homme et femme. Nous voyons donc l'hystérique fabriquer comme elle peut, un homme - un homme qui serait animé du désir de savoir."

( . . . )

" Pour donner une formule plus ample qu'à la localiser sur le plan du rapport homme-femme, disons qu'à seulement lire ce que j'inscris là du discours de l'hystérique, nous ne savons toujours pas ce que c'est que ce $ [ "à lire 'S barré' ou 'sujet divisé'] . Mais si c'est de son discours qu'il s'agit, et que c'est ce discours qui fait qu'il y ait un homme animé du désir de savoir, c'est qu'il s'agit de savoir quoi ? (...) Ce qu'à la limite l'hystérique veut qu'on sache, c'est que le langage dérape sur l'ampleur de ce qu'elle peut ouvrir, comme femme, sur la jouissance. Mais ce n'est pas ce qui importe à l'hystérique. Ce qui lui importe, c'est que l'autre qui s'appelle l'homme sache quel objet précieux elle devient dans ce contexte de discours. N'est-ce pas là, après tout, le fond même de l'expérience analytique ? - si je dis qu'à l'autre comme sujet elle donne la place dominante dans le discours de l'hystérique, elle hystérise son discours, elle en fait ce sujet qui est prié d'abandonner toute référence autre que celle des quatre murs qui le cernent, et de produire des signifiants qui constituent cette association libre maîtresse, pour tout dire, du champ. Dire n'importe quoi, comment cela pourrait-il conduire à quelque chose ? - s'il n'était pas déterminé qu'il n'y a rien dans la sortie au hasard des signifiants qui, du fait même qu'il s'agit de signifiants, ne se rapporte à ce savoir qui ne se sait pas qui est vraiment ce qui travaille. Seulement, il n'y a aucune raison qu'il n'en sache pas là un peu plus. Si l'analyste ne prend pas la parole, que peut-il advenir de cette production foisonnante de S1 ? Beaucoup de choses assurément.

 

" Le champ Lacanien "

( Page 84 ) " Il n'y a de bonheur que du phallus. Freud l'écrit sous toutes sortes de formes, et l'écrit même de la façon naïve qui consiste à dire que rien ne peut être approché de jouissance plus parfaite que celle de l'orgasme masculin. Seulement, là où l'accent est mis par la théorie freudienne, c'est qu'il n'y a que le phallus à être heureux - pas le porteur dudit. Même quand, non pas par oblativité, mais en désespoir de cause, il le porte, le susdit, au sein d'une partenaire supposée se désoler de n'en être pas porteuse elle-même. Voilà ce que nous enseigne positivement l'expérience psychanalytique. Le porteur dudit, comme je m'exprime, s'escrime à faire accepter par sa partenaire cette privation, au nom de quoi tous ses efforts d'amour, de menus soins et de tendres services sont vains, puisqu'il ravive ladite blessure de la privation. Cette blessure, donc, ne peut être compensée par la satisfaction que le porteur aurait de l'apaiser, elle est bien au contraire ravivée de sa présence même, de la présence de ce dont le regret cause cette blessure. C'est là, très exactement, ce que nous a révélé ce que Freud a su extraire du discours de l'hystérique. C'est à partir de là que se conçoit que l'hystérique symbolise l'insatisfaction première. Sa promotion du désir insatisfait, je l'ai mise en valeur en m'appuyant sur l'exemple minimal que j'ai commenté dans cet écrit qui reste sous le titre de 'La Direction de la cure et les principes de son pouvoir', à savoir, le rêve dit de la belle bouchère. Qu'on s'en souvienne, il y a la belle bouchère et son baiseur de mari, qui, lui, est un vrai con en or, moyennant quoi il faut qu'elle lui montre qu'elle ne tient pas à ce dont il veut la combler de surcroît, ce qui veut dire que ça n'arrangera rien quant à l'essentiel, malgré que cet essentiel, elle l'ait.

" Du mythe à la structure "

( Page 150 ) "Que veut une femme ? vous situez la question au niveau du désir, et chacun sait que situer la question au niveau du désir, pour la femme, c'est interroger l'hystérique. Ce que l'hystérique veut je dis ça pour ceux qui n'ont pas la vocation, il doit y en avoir beaucoup -, c'est un maître. C'est tout à fait clair. C'est même au point qu'il faut se poser la question si ce n'est pas de là qu'est partie l'invention du maître. (...) Elle veut un maître. (...) Elle veut que l'autre soit un maître, qu'il sache beaucoup de choses, mais tout de même pas qu'il en sache assez pour ne pas croire que c'est elle qui est le prix suprême de tout son savoir. Autrement dit, elle veut un maître sur lequel elle règne. Elle règne, et il ne gouverne pas. C'est de là que Freud est parti. Elle, c'est l'hystérique, mais ce n'est pas forcément spécifié à un sexe. Dès que vous posez la question Que veut Untel ? Vous entrez dans la fonction du désir, et vous sortez le signifiant-maître."

 

" L'impuissance de la vérité "

( Page 204) "Prenons maintenant le discours de l'hystérique tel qu'il s'articule - mettez le en haut à gauche, le S1 à droite, le S2 en dessous, le petit a à la place de la vérité *. Il ne peut pas se faire non plus, qu'en tant que production de savoir, se motive la division, le déchirement symptomatique de l'hystérique. Sa vérité, c'est qu'il lui faut être l'objet a pour être désirée. L'objet a, c'est un peu maigre en fin de compte, quoique, bien entendu, les hommes en raffolent, et qu'ils ne peuvent pas même entrevoir de passer par autre chose - autre signe de l'impuissance couvrant la plus subtile des impossibilités."

* Le discours de l'hystérique --> ( voir aussi: "L'hystérie : maladie, névrose, discours")

"Analyticon"

( Page 235 ) : "Quant au discours de l'hystérique, c'est celui qui a permis le passage décisif en donnant son sens à ce que Marx historiquement a articulé. C'est à savoir, qu'il y a des événements historiques qui ne se jugent qu'en termes de symptômes. On n'a pas vu jusqu'où ça allait, jusqu'au jour où on a eu le discours de l'hystérique pour faire le passage avec quelque chose d'autre, qui est le discours du psychanalyste. Le psychanalyste n'a eu d'abord qu'à écouter ce que disait l'hystérique. Je veux un homme qui sache faire l'amour. Eh bien oui, l'homme s'arrête là. Il s'arrête à ceci, qu'il est en effet quelqu'un qui sache. Pour faire l'amour on peut repasser. Rien n'est tout, et vous pouvez toujours faire vos petites plaisanteries, il y en a une qui n'est pas drôle, et qui est la castration."

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6 - Autres extraits choisis :

( Leçons issues de différents livre de "SEMINAIRES" de J. Lacan, exemple ci-dessus)

Leçon 20 du 31 mai 1956

"Ce qu'un hystérique exprime en vomissant, un obsessionnel l'exprimera en prenant des mesures très péniblement protectives contre l'infection, tandis qu'un paraphrénique sera conduit à des plaintes et des soupçons... "

( . . . )

"être l'hystérique : comment peut-on être mâle ou être femelle ? Ce qui implique bien qu'il en a quand même la référence. C'est ainsi que se pose la question. L'obsessionnel répond, on peut dire d'une certaine façon, ou plus exactement par son mode de réponse, la question est ce dans quoi s'introduit, et se suspend, et se conserve, toute la structure de l'hystérique, avec son identification fondamentale à l'individu du sexe opposé au sien, par où en quelque sorte il interroge son propre sexe. À cette façon de répondre "ou... ou..." de l'hystérique, s'oppose celle de l'obsessionnel qui répond par la dénégation, à ce "ou... ou...", il répond par un "ni... ni...", ni mâle, ni femelle. La dénégation se fait sur le fond de l'expérience mortelle, l'absence, le dérobement de son être à la question qui est une façon d'y rester suspendu. Ce qu'est l'obsessionnel est très précisément ceci, c'est que vous ne trouvez ni l'un ni l'autre; c'est que l'on peut dire aussi qu'ils sont l'un et l'autre à la fois."(...) "L'hystérique est quelqu'un qui aime par procuration ".

XX - "Le rêve de la belle bouchere".

" (...) l'hystérique est suspendue à ce clivage dont je vous ai montré tout à l'heure la nécessité, entre la demande et le désir . Ici, rien n'est plus clair. Que demande-t-elle avant son rêve, dans la vie? Cette malade très éprise de son mari, que demande-t-elle? C'est l'amour, et les hystériques, comme tout le monde, demandent l'amour, à ceci près que, chez elles, c'est plus encombrant. Que désire-t-elle? Elle désire du caviar. Il faut simplement lire. Et que veut-elle? Elle veut qu'on ne lui donne pas de caviar. La question est justement de savoir pourquoi, pour qu'une hystérique entretienne un commerce d'amour qui la satisfasse, il est nécessaire, premièrement qu'elle désire autre chose, et le caviar n'a pas ici d'autre rôle que d'être autre chose, et, en second lieu, que pour que cet autre chose remplisse bien la fonction qu'il a mission de remplir, justement on ne le lui donne pas. Son mari ne demanderait pas mieux que de lui donner du caviar, mais probablement qu'il serait alors plus tranquille, s'imagine-t-elle. Mais ce que nous dit formellement Freud, c'est qu'elle veut que son mari ne lui donne pas de caviar pour qu'on puisse continuer à s'aimer à la folie, c'est-à-dire à se taquiner, se faire des misères à perte de vue."

 

 

Leçon 16 du avril 1959

"Le problème d'Hamlet est de retrouver la place de son désir. Cela ressemble beaucoup à ce qu'un hystérique est capable de faire, c'est à dire de se créer un désir insatisfait. (...) Qu'on me donne mon désir ! Tel est le sens que je vous ai dit qu'avait Hamlet pour tous ceux, critiques, acteurs ou spectateurs, qui s'en emparent. "

 

Leçon 24 du 10 Juin 1959

"(...) Prenons l'obsessionnel, si vous voulez, et l'hystérique. Prenons-les ensemble, pour autant que dans un certain nombre de traits nous allons les voir s'éclairer l'un par l'autre. L'objet du fantasme, pour autant qu'il débouche sur ce désir de l'Autre, il s'agit de ne pas l'approcher, et pour cela évidemment il y a plusieurs solutions.(...). Le désir du sujet, le sujet peut le soutenir devant le désir de l'Autre. Il le soutient de deux façons.

Comme désir insatisfait, c'est le cas des hystériques. je vous rappelle l'exemple de la belle bouchère où cette structure apparaît d'une façon si claire, ce rêve dans les associations duquel apparaît la forme, en quelque sorte avouée, de l'opération de l'hystérique. La belle bouchère désire manger du caviar, mais elle ne veut pas que son mari le lui achète, parce qu'il faut que ce désir reste insatisfait. Cette structure, qui est là imagée dans une petite manœuvre qui forme d'ailleurs la trame et le texte de la vie quotidienne de ces sujets, va beaucoup plus loin en fait. Elle veut dire, cette historiette, la fonction que l'hystérique se donne à elle-même. C'est elle qui est l'obstacle, c'est elle qui ne veut pas. (...) c'est elle qui est l'enjeu en réalité. Et sa jouissance est d'empêcher justement le désir dans les situations qu'elle trame elle-même. Car c'est là une des fonctions fondamentales du sujet hystérique dans les situations qu'elle trame, sa fonction est d'empêcher le désir de venir à terme pour en rester elle-même l'enjeu. Elle prend la place de ce que nous pourrions appeler d'un terme anglais [a puppet], c'est-à-dire quelque chose comme "un mannequin". [Puppet] a un sens plus étendu, plus général, c'est "un faux semblant". (...) l'hystérique s'institue, se présente elle-même dans l'occasion, comme le ressort de la machine, celle qui les suspend et les situe l'une par rapport à l'autre comme des sortes de marionnettes (...) l'hystérique est pourtant dans le jeu elle-même sous la forme de celle qui en fin de compte est l'enjeu.

L'obsessionnel a une position différente. La différence de l'obsessionnel par rapport à l'hystérique est de rester, lui, hors du jeu. Son véritable désir vous l'observerez (fiez-vous à ces formules quand vous aurez affaire aux sujets cliniquement ainsi qualifiables), l'obsessionnel est quelqu'un qui n'est jamais véritablement là, à la place où quelque chose est en jeu qui pourrait être qualifié, "son désir" là où il risque le coup, apparemment, ce n'est pas là qu'il est. C'est de cette disparition même du sujet, le $ au point d'approche du désir, qu'il fait, si l'on peut dire, son arme et sa cachette: il a appris à se servir de cela pour être ailleurs. Et, observez-le bien, ceci bien sûr, il ne le peut (...) qu'en déployant dans le temps, en temporalisant cette relation, en remettant toujours au lendemain son engagement dans ce vrai rapport du désir. C'est toujours pour demain que l'obsessionnel réserve l'engagement de son véritable désir. Ce n'est pas dire qu'en attendant ce terme, il n'engage rien. Bien loin de là! Il fait ses preuves. Bien plus! il peut aller jusqu'à considérer ces preuves, ce qu'il fait, comme un moyen de s'acquérir des mérites. Des mérites à quoi ? À la référence de l'Autre à l'endroit de ses désirs. Ces choses vous les constaterez bel et bien, s'avouant à tout bout de champ, même si l'obsessionnel ne le reconnaît pas comme tel, ce mécanisme. Mais il est important que vous soyez capable de le reconnaître pour le désigner.(...). qu'est-ce que nous voyons poindre dans cette position névrotique ? Il est clair que ce que nous voyons poindre c'est au moins ceci : l'appel au secours du sujet pour soutenir son désir (...)

 

Leçon 25 du 17 Juin 1959 :

Et maintenant, voyons où vont les choses (...) et quelle est la fonction comme telle du phallus ? (...) ou bien le sujet ne l'est pas, ou bien le sujet ne l'a pas. Ce qui veut dire que si le sujet l'est, le phallus - et cela s'illustre tout de suite sous cette forme, à savoir comme objet du désir de sa mère - eh bien il ne l'a pas! c'est-à-dire qu'il n'a pas le droit de s'en servir, et c'est là la valeur fondamentale de la loi dite de prohibition de l'inceste. Et que, d'autre part, s'il l'a - c'est-à-dire qu'il a réalisé l'identification paternelle - eh bien il y a une chose certaine, c'est que, ce phallus, il ne l'est pas! Voilà ce que signifie, au niveau, je dirais, symbolique le plus radical, l'introduction de la dimension de l'œdipe. Et tout ce qu'on élaborera à ce sujet reviendra toujours à cet: "ou bien... ou bien" qui introduit un ordre au niveau de l'objet qu'on ne peut pas demander. Le névrosé, lui, se caractérise de quelle façon ? (...) le névrosé est celui qui utilise l'alternative fondamentale sous cette forme métonymique en ceci que, pour lui, "ne pas l'avoir" est la forme sous laquelle il s'affirme, et de façon masquée, "l'être" (j'entends le phallus). Il "n'a pas" le phallus pour "l'être" de façon cachée, inconsciente, pour ne pas "l'avoir" afin de "l'être". C'est le "pour être" un peu énigmatique sur lequel j'avais terminé, je crois, notre dernier entretien. "C'est un autre qui l'a", pendant que lui "l'est" de façon inconsciente. Observez bien ceci, c'est que le fond de la névrose est constitué en ceci, c'est que dans sa fonction de désirant, le sujet prend un substitut. Prenez l'obsessionnel, et regardez effectivement ce qui se passe au terme de ses démarches compliquées: ce n'est pas lui qui jouit. De même que pour l'hystérique, ce n'est pas d'elle dont on jouit. La substitution imaginaire dont il s'agit est précisément la substitution du sujet au niveau où je vous apprend ici à le situer, c'est-à-dire du $, c'est la substitution de son moi comme tel à ce sujet $, concernant le désir dont il s'agit.

 

 

 

 

Leçon 17 du 19 Avril 1961 :

Qu'est-ce que l'hystérique fait? Qu'est-ce que Dora fait au dernier terme ? (...) Freud lui-même trébuche et se perd. Car ce qu'il appelle l'objet de son désir, vous savez qu'il s'y trompe justement parce qu'il cherche la référence de Dora en tant qu'hystérique d'abord et avant tout dans le choix de son objet, d'un objet sans doute petit a. Et il est bien vrai que d'une certaine façon Mr. K. est l'objet petit a et après lui Freud lui-même et, qu'à la vérité, c'est bien là le fantasme pour autant que le fantasme est le support du désir. Mais Dora ne serait pas une hystérique si ce fantasme, elle s'en contentait. Elle vise autre chose, elle vise à mieux, elle vise grand A. Elle vise l'Autre absolu, Mme K., je vous ai expliqué depuis longtemps que Mme K. est pour elle l'incarnation de cette question : " qu'est-ce qu'une femme ? "(...). "Que suis-je ? " a pour elle un sens plein et absolu. (...) . Si vous suivez les opérations de Dora ou de n'importe quelle autre hystérique, vous verrez qu'il ne s'agit jamais pour elle que d'une sorte de jeu compliqué par où elle peut, si je puis dire, subtiliser la situation en glissant là où il faut le f (petit phi) du phallus imaginaire. C'est à savoir que son père est impuissant avec Mme K.? eh bien qu'importe! c'est elle qui fera la copule, elle paiera de sa personne, c'est elle qui soutiendra cette relation. Et puisque ça ne suffit pas encore, elle fera intervenir l'image substituée à elle - comme je vous l'ai dès longtemps montré et démontré - de Mr K. qu'elle précipitera aux abîmes, qu'elle rejettera dans les ténèbres extérieures, au moment où cet animal lui dira juste la seule chose qu'il ne fallait pas lui dire: " ma femme n'est rien pour moi ", à savoir elle ne me fait pas bander. Si elle ne te fait pas bander, alors donc à quoi est-ce que tu sers? Car tout ce dont il s'agit pour Dora, comme pour toute hystérique, c'est d'être la procureuse de ce signe sous la forme imaginaire. Le dévouement de l'hystérique, sa passion de s'identifier avec tous les drames sentimentaux, d'être là, de soutenir en coulisse tout ce qui peut se passer de passionnant et qui n'est pourtant pas son affaire, c'est là qu'est le ressort, qu'est la ressource autour de quoi végète, prolifère tout son comportement. Si elle échange son désir toujours contre ce signe, ne voyez pas ailleurs la raison de ce qu'on appelle sa mythomanie. C'est qu'il y a autre chose qu'elle préfère à son désir; elle préfère que son désir soit insatisfait (afin) que l'Autre garde la clé de son mystère. C'est la seule chose qui lui importe et c'est pour cela que, s'identifiant au drame de l'amour, elle s'efforce, cet Autre, de le réanimer, de le réassurer, de le recompléter, de le réparer.

Leçon 1 du 15 Janvier 1964 :

"Que pour guérir l'hystérique de tous ses symptômes, la meilleure façon soit de satisfaire à son désir d'hystérique, qui est, pour nous, à nos regards, elle l'hystérique, de peser son désir comme désir insatisfait, laisse entièrement hors du champ la question spécifique de ce pourquoi elle ne peut soutenir son désir que comme désir insatisfait, de sorte que l'hystérie, dirais-je, nous met sur la trace d'un certain péché originel de l'analyse. Il faut bien qu'il y en ait un. Le vrai n'est peut-être qu'une seule chose, c'est le désir de Freud lui-même, à savoir le fait que quelque chose, dans Freud, n'a jamais été analysé.

Leçon 4 du 5 Février 1964 :

"Le désir de l'hystérique, c'est de soutenir le désir du père, de le soutenir par procuration dans le cas de Dora. La complaisance si manifeste de Dora à l'aventure du père avec celle qui est la femme de Monsieur K. qu'elle le laisse lui faire la cour, c'est exactement le jeu par où c'est le désir de l'homme qu'il lui faut soutenir"

Leçon 9 du 24 Janvier 1962 :

"Les émotions, si quelque chose nous en est montré chez l'hystérique, c'est justement quand elle est sur la trace du désir, c'est ce caractère nettement mimé, comme on dit "hors de saison", à quoi on se trompe et d'où se tire l'impression de fausseté."

Leçon 10 du 21 Février 1968 :

"Ce que devient le psychanalyste au terme de la psychanalyse, s'il est vrai qu'il se réduit à cet objet a c'est ce que veut l'hystérique. On comprend pourquoi, dans la psychanalyse, l'hystérique guérit de tout sauf de son hystérie. Ceci n'est bien sûr qu'une remarque latérale, dans laquelle vous auriez tort de voir plus de portée que ce sur quoi elle s'inscrit tout simplement."

Lecon 24 du 18 juin 1969

"L'hystérique s'introduit de ne pas se prendre pour la femme. En quoi ne se prend-elle pas pour la femme ? Précisément de ceci qu'elle suppose que, dans cette structure, ce que je viens d'articuler comme étant celle du sujet femme, ce sujet, au niveau de S1 du départ, elle le fait supposer savoir. En d'autres termes, elle est captivée, intéressée - souvenez-vous de Dora - par la femme en tant qu'elle croit que la femme est celle qui sait ce qu'il faut pour la jouissance de l'homme. "(...)"L'hystérique fait l'homme qui supposerait la femme savoir. " (...) "Ce que l'hystérique suppose, c'est que la femme sait ce qu'elle veut, au sens où elle le désirerait, et c'est bien pourquoi l'hystérique ne parvient à s'identifier à la femme qu'au prix d'un désir insatisfait. De même, au regard du maître, qui lui sert au jeu de cache-cache de prétendre que la mort ne peut atteindre que l'esclave, l'obsessionnel est celui qui, du maître, n'identifie que ceci qui est le réel, que son désir est impossible." (...) l'hystérique fait ma joie ; elle m'assure mieux qu'à Freud qui n'a pas su l'entendre que la jouissance de la femme se suffit parfaitement à elle-même. Elle érige cette femme mythique qu'est la sphynge, elle articule que le jeu d'origine est celui-ci, c'est qu'il lui faut quelque chose d'autre, à savoir jouir de l'homme, qui n'est pour elle que le pénis érigé moyennant quoi elle se sait elle-même comme autre, c'est-à-dire comme phallus, dont elle est privée, autrement dit comme châtrée."

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