Analysant : désigne celui qui entreprend de suivre une cure psychanalytique. Le participe présent indique que c'est lui qui travaille (à dire vrai, c'est son inconscient*).

Association libre : le psychanalyste invite l'analysant" à dire tout ce qui lui vient à l'esprit sans chercher à le contrôler, l'orienter ou le sélectionner, c'est-à-dire à associer librement. Cette règle fondamentale est destinée à confronter le sujet* à ce qu'il y a de non libre dans la parole et à l'inviter à dire toutes les pensées qui lui viennent à l'esprit, sans tri, sans jugement, sans discrimination.

GLOSSAIRE :
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( Sommaire complet )

Analyse (ou psychanalyse) : Inventée par Freud, c'est à la fois une méthode de traitement des névroses*, un moyen d'investigation des processus psychiques et une théorie impossible à élaborer sans cette méthode et ce moyen.

autre : avec une minuscule, " autre " désigne mon semblable, celui qui est à mon image, imaginaire donc, quoique concret.

Autre : avec une majuscule, l'Autre se lit " le grand Autre " et désigne ce que le sujet rencontre de radicalement différent, au-delà de l'imaginaire. l'Autre , c'est encore ce lieu où l'on situe ce qui détermine ou cause le sujet, tout en lui étant antérieur (le langage) ou hétérogène (le réel).

Cartel : dispositif de travail inventé et formalisé par Lacan pour son école afin d'échapper aux effets de groupe, soutenir le désir* de savoir et permettre une contribution au discours analytique. Quatre personnes se choisissent autour d'un objet de travail commun, chacune d'entre elles ayant son propre objet ; elles cooptent une cinquième personne, nommée pour cette raison " plus un -, chargée, entre autres, de questionner le travail de chacun.

Castration :c'est d'abord l'interprétation* que l'enfant se donne pour expliquer la différence anatomique entre l'homme et la femme ; c'est ensuite la menace imaginaire, prononcée ou non, mais que le névrosé* prête à un autre* qui le tiendrait ainsi écarté de la jouissance* : il s'agit ici du complexe* dit de castration ; c'est enfin l'opération grâce à laquelle le sujet* symbolise comme structural son manque d'être, son défaut de jouissance, et l'identifie à la cause de son désir*.

Complexe :ensemble structuré d'éléments que le sujet* intériorise comme matrice de ses relations avec les autres", le monde et lui-même. Les plus importants sont bien sûr les complexes d'Œdipe* et de castration*.

Fantasme : il s'agit de la matrice inconsciente de ces histoires grâce auxquelles le sujet met en scène, nécessairement, une solution, une fiction, pour régler son rapport au monde et au langage. Cette matrice est fabriquée avec des éléments quasi biographiques impliquant son expérience de la jouissance et déterminant le désir* du sujet.

Acte manqué : acte ou action inattendus venant contrarier l'acte ou l'action que consciemment on avait projeté de faire. Exemple : rater le train qu'on avait prévu de prendre pour un voyage auquel on tenait beaucoup. Il trahit en général une raison inconsciente de ne pas faire ce qui était initialement projeté .

Désir: le manque constitutif du sujet* interdit toute satisfaction totale chez l'être humain et le pousse à tenter de retrouver ce qui pourrait le combler. C'est ce mouvement de retrouvailles impossibles qui est appelé désir.

Écoute flottante : mode d'écoute du psychanalyste adapté à l'association libre* et qui consiste à ne rien privilégier par avance de ce que dit l'analysant*, de façon à laisser ce qui est important se dégager de l'enchaînement des mots et des idées, sans l'intervention intempestive du clinicien.

Equivoque : du fait que le signifiant* n'a pas de signification propre, il est ouvert au double sens. En principe, le contexte impose un sens spécifique ; mais il arrive que le contexte ne suffise pas à imposer ce sens ; non seulement l'auditeur hésite sur ce qu'il convient d'entendre, mais le sujet* se rend compte. parfois seulement grâce à l'inteiprétation", qu'il a dit aussi autre chose que ce qu'il avait l'intention de dire : l'équivoque désigne ce double sens et se distingue de l'ambiguïté, qu'aucune interprétation ne peut lever.

Hypnose : état proche du sommeil, provoqué par des moyens artificiels, et dans lequel la volonté du sujet* est censée être abolie.

Fonction paternelle: il est impossible de savoir ce qu'est un père sans le signifiant* de la paternité. Du coup, ce signifiant est retenu comme symbole du passage de la nature à la culture. Le sujet" en use pour s'assurer de sa place dans un monde organisé langagièrement (la culture). Si la mère incarne ce que l'humain doit à la nature, le père symbolique (en tant que fonction symbolique et non en tant que géniteur) représente, lui, ce qui sépare le suiel de la nature (et donc de la merci - notamment à l'occasion du complexe' d'Œdipe*.

Hysterie : névrose* structurée comme une question que se pose le sujet* sur l'énigme du sexe ( Qu'est-ce qu'une femme ? ) . Les symptômes* de l'hystérie s'inscrivent électivement sur le corps (toux, aphonie, paralysie...) et sont alors appelés " symptômes de conversion " : tout se passe comme si le sujet mettait en scène physiquement sa propre énigme en mettant en échec le savoir sur l'organisme (que signifient mes maux ?) .

Inconscient : ce qui ne peut jamais devenir conscient, même après une psychanalyse. Très exactement, l'inconscient désigne le fait que les mots manquent pour dire ce qu'est réellement le sujet*. C'est à ce défaut dans l'univers des représentations que Freud a donné le nom d'inconscient.

Jouissance : elle se présente comme plaisir nocif, pulsion de destruction (pulsion de mort pour Freud), ou encore comme satisfaction paradoxale ou impossible (substance négative pour Lacan). Défaut, manque, faute (péché originel), elle est le cœur même du sujet*, qui ne peut s'affirmer sans la prendre en charge.

Lapsus : mot inattendu, qui surgit de la bouche d'un individu tout à fait par surprise. Il n'est pas le mot que consciemment il avait prévu de dire et trahit le désir* inconscient* du sujet*.

Language : désigne le pouvoir de symbolisation, c'est-à-dire de représenter quelque chose en son absence, voire de porter à l'existence comme fait de discours quelque chose qui n'existait pas jusque-là (la licorne ou la création poétique). Ce pouvoir s'exerce dans une langue, à entendre, elle, comme institution sociale : anglais, français... Mais le langage ne s'exerce qu'à travers un acte du sujet* : la parole.

Lien social: le terme désigne ce qui fait tenir ensemble les sujets*. En psychanalyse, ce n'est pas une métaphore : les sujets tiennent ensemble parce que les signifiants", les éléments du langage* par lesquels les sujets sont représentés, s'articulent. Parce qu'il s'agit de langage, Lacan qualifie le lien social de discours. Il en a proposé une théorie qui distingue quatre modalités principales : discours du maître, discours universitaire, discours hystérique et discours analytique.

Narcissisme : le terme désigne l'amour que le sujet* porte à sa propre image. Il emprunte au mythe de Narcisse, tellement beau qu'il tomba amoureux de sa propre image reflétée dans l'eau d'une source, et qu'il mourut de ne pouvoir se saisir. À l'endroit de sa mort poussa la fleur qui porte son nom.

Névrose: fonctionnement psychique d'un sujet* qui a recours à la fonction paternelle* (œdipe*, castration*, refoulement, fantasme*, symptôme*) pour régler son rapport au langage*, aux autres* et à la jouissance*. De manière classique, on distingue hystérie* (hystérie de conversion, névrose d'angoisse, phobie infantile) et névrose obsessionnelle*.

Obsession (obsessionnel) : représentation, idée qui s'impose à l'esprit et à laquelle le sujet* ne peut se soustraire. Il s'agit du symptôme majeur du névrosé obsessionnel, lequel cherche la représentation qui réussirait à capturer le réel : " Suis-je mort ou vif, suis-je homme ou femme ? " Mais il ne débouche que sur l'échec de sa rumination : ce pourquoi elle est sans fin.

Œdipe (complexe d') : Freud appelle complexe" d'Œdipe le système complexe de relations au père et à la mère que le sujet* intériorise comme fantasme*. Ce système fixe quasi définitivement, avec la fonction paternelle*, les conditions de jouissance* et le choix du sexe; grâce à lui, le sujet s'assure des fondements de sa propre humanité et de ses identifications.

Oubli intempestif : avec l'oubli des noms propres, le lapsus*, l'acte manqué*, il s'agit d'une manifestation de l'inconscient* ; le sujet* n'arrive pas, systématiquement, à se souvenir d'un mot, d'une image, d'une représentation, parce qu'ils sont trop proches, par association, d'un désir* inconscient dont il ne veut rien savoir au sens du refoulement.

Passe : moment du passage de la condition et de la place d'analysant* à la position et à la fonction d'analyste*, et procédure pour recueillir le témoignage de ce " passant ".

Perversion : l'un des trois modes de fonctionnement psychique distingués par Freud (avec névrose* et psychose*), caractérisé par le déni de la castration*. L'angoisse de ce sujet* prouve qu'il fait sien le fait clé la différence entre les sexes, mais, au lien de conclure au manque radical qui tonde le dcsir", il se fixe sur une modalité de jouissance* : il est œnvaincu de pouvoir atteindre la jouissance qui lui fait défaut grâce à son comportement pervers. Dans les faits, il s'efforce d'angoisser ses proches (notamment dans le masochisme), lisant dans l'angoisse la preuve de l'existence de la jouissance après laquelle il court.

Psychose : fonctionnement psychique d'un sujet* qui répond au défaut inévitable de satisfaction sans en passer par la solution œdipienne (paternelle), mais soit par le délire, soit par l'écriture. Exemple : dans le délire paranoïaque, le paranoïaque attribue le défaut de jouissance* à un Autre* tout puissant qui le persécute et lui vole la jouissance. De manière classique, on distingue la paranoïa*, la schizophrénie, la mélancolie et la manie.

Réel : terme extrêmement difficile à définir en quelques mots, précisément parce qu'il désigne ce qui échappe aux mots et aux images (ni symbolique, ni imaginaire) ; dans la science, il désigne ce qui n'appartient pas aux savoirs constitués et ce après quoi court le savant ; dans la psychanalyse, il désigne ce qui reste définitivement insu et qui touche à l'être même du sujet* du fait qu'il n'est que représenté dans le langage* (la jouissance*, une part du sexuel*, la pulsion...).

Répétition : les relations du sujet avec l'autre sont l'occasion d'expériences biographiques avec la jouissance* - ce qui ne fait pas plaisir -, donc traumatiques. Celles-ci laissent des traces - " fixations ", écrit Freud - que le sujet s'efforce paradoxalement de réactiver, de répéter, cherchant à atteindre la jouissance dont le traumatisme laissait croire à la proximité sous la forme d'un summum de plaisir. En ce sens, la répétition est répétition d'une rencontre toujours ratée avec la jouissance.

Interprétation : opération par laquelle le psychanalyste vise à permettre à l'analysant* d'apercevoir ce qu'il est. Contrairement aux idées reçues, l'interprétation psychanalytique cherche moins à délivrer la signification des rêves, des lapsus* et des actes manques* qu'à amener le sujet* au plus près de ce qui restera à jamais inintcrprétable, à jamais inconscient", en relevant par exemple les équivoques*, les fautes de logiques, les aléas de la grammaire.

Résistance : désigne ce qui du sujet* ne passera jamais au savoir et donc au conscient. La résistance est toujours liée à la cure et au transfert*. Elle se distingue de la défense, qui traduit un " je n'en veux rien savoir " du sujet.

Sexuel : pour la psychanalyse, la vie sexuelle est liée au complexe d'Œdipe et de castration. Elle mobilise le rapport du sujet au langage et a la jouissance : elle est d'emblée psychosexuelle . Elle inclut une part qui vise à la récupération de la jouissance perdue sous forme de plaisir (via le partenaire, par exemple), et une part inassimilable, traumatique, que Lacan préfère dénommer jouissance.

Signifiant : si on décomposait le langage* comme on décompose la matière, ce serait l'élément dernier ; de façon approximative, nous le défini- rions comme le mot entendu. Isolé, il ne signifie rien. Il renvoie à un sens, à condition d'être articulé à un autre mot par un sujet* ; c'est pourquoi il représente toujours le sujet qui l'articule auprès d'un autre signifiant.

Singularité : si en logique, le particulier s'oppose à l'universel comme un trait repérable qui ne vaut que pour un sujet", qui, du coup, s'exclut de l'ensemble ; le singulier s'oppose, lui, au général. En psychanalyse, le singulier désigne ce qui du sujet ne s'attrape pas par le langage* : le réel*, la jouissance*. Du coup, le singulier échappe même au savoir du sujet, alors que ce dernier peut très bien avoir une idée de ses particularités " exceptionnelles " !

Sinthome : ancienne écriture du symp tôme réveillée par Lacan pour désigner ce que devient le symptôme quand, dépouillé de sa dimension pathologique, il ne garde que sa fonction : nouer le singulier au lien social.

Sujet : désigne ce qui, dans l'individu, a le pouvoir de répondre. La réponse n'est pas une réaction. Elle implique une structure langagière et la possibilité d'échapper à toute détermination dans un acte. C'est pourquoi le sujet équivaut non seulement à ce qui est différent d'un individu à un autre*, mais aussi à ce qui se dérobe au savoir d'un individu sur lui-même et qui fait sa singularité*.

Ó Les Essentiels Milan

Transfert : lien affectif s'instaurant entre l'analysant* et l'analyste* dès lors que le premier rencontre une limite au savoir et suppose que le second posséderait ce savoir qui manque ; le psychanalyste oriente la cure sur cette limite, que sa présence matérialise, se gardant bien de tenter d'effacer (par l'interprétation* du transfert, notamment) ce qui en constitue le ressort.

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