L'entourage de l'analysant
Un homme à sa compagne : "Je t'ai marqué tout ce que tu dois dire à ton psy , c'est pour te faire gagner du temps"
La réaction du milieu

Quand il est au courant, l'entourage d'une personne qui entre en analyse* réagit. La personne peut être stigmatisée : comme folle dans certains milieux, ou comme intellectuelle dans d'autres. Les parents peuvent être assez ébranlés à l'idée que leur enfant entre en analyse : ils se sentent mis en cause et responsables de ce qui arrive, avouant à l'occasion une culpabilité déjà là... Le partenaire peut avoir le sentiment que quelque chose de sa vie privée lui échappe et, en même temps, être soulagé par l'idée que son compagnon entre en analyse : par exemple, il peut éprouver un allégement, voire une amélioration de leur relation.

L'analysant peut venir chercher en analyse une respiration nécessaire, un espace de parole inédit : à qui d'autre pourrait-il s'ouvrir, entre autres, de ces bêtises et de ces menus propos qui donnent l'impression de ne servir à rien ? Chez qui d'autre s'autoriserait-il aussi à rire des drames de la vie ? Du point de vue du psychanalyste, l'analysant n'a pas de vie privée, sinon privée de la jouissance* perdue à parler et dont il interroge la perte en cure.
Les relations avec les autres
Quand l'Autre n'est plus la cause de ses malheurs
La découverte que l'Autre n'est pas à son image peut avoir des conséquences sur l'entourage immédiat. Dans un couple, les relations peuvent prendre de la consistance : la rencontre du réel* de l'autre conduit à l'amour, mais un amour un peu différent, orienté par l'altérité de l'autre et non par les résonances narcissiques. Cette découverte peut aussi conduire à la séparation : les raisons narcissiques d'aimer l'autre tombent, ce qu'il a de différent, de réel, se révèle. Un peu comme si le sujet découvrait qu'il vit avec une autre personne que celle qu'il croyait fréquenter .
Prendre ses responsabilités
L'entourage peut observer des modifications de comportement chez la personne en analyse : ses symptômes* s'estompent, ses façons d'être échappent davantage à la répétition*, elle fait plus de place aux autres, ou manifeste de l'agressivité... Mais c'est à la fin de l'analyse que les choses changent réellement. En effet, comme le sujet* n'attend plus de l'Autre* des réponses aux questions qu'il se pose, sa propre posture en est transformée : il est davantage
L'analysant met en question son rapport au monde: rien d'étonnant à ce que ses relation avec son entourage en soient modifiées.
Il arrive qu'un proche d'un analysant prenne rendez-vous avec le psychanalyste de ce dernier pour l'alerter sur des changements intempestifs observés dans leurs relations. Certes, le proche attend que l'analyse normalise l'analysant . l'analysant En règle générale, L'analyste évite cette confrontation. Mais elle est parfois l'occasion pour un conjoint, un parent, un ami de témoigner de sa propre souffrance, de prendre la mesure de son propre symptôme et d'effectuer une demande d'analyse... qu'il portera le plus souvent ailleurs.

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Le processus de transfert* peut colorer de façon très différente les événements de La vie quotidienne et les relations de l'analysant* avec les autres*.
Les parents amènent fréquemment leur enfant en analyse en demandant " qu'il change ". Et il n'est pas rare qu'ils interrompent cette analyse quand l'enfant commence a être plus exigeant, à revendiquer qu'on l'écoute et qu'on respecte ses choix. Comme si les parents le voulaient finalement " sage comme une image " !
Sage comme une image :
L'inquiétude de l'entourage :
responsable de sa position, du fait même de ne plus imputer à l'Autre la cause de tous ses malheurs. Une des conséquences de cette découverte est de faire tomber le narcissisme* des relations lié au fait que, la plupart du temps, ce qui plaît chez l'autre, c'est de s'y retrouver (Lacan disait : on s'y " m'aime ").
Ó Les Essentiels Milan

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L'analyse comme jardin secret
Malgré des déterminations environnementales, culturelles, familiales, le sujet va découvrir que son rapport au monde est de sa responsabilité. Une analyse n'est donc pas une révolution : le sujet ne met au jour que les choses qui l'habitent, mais cette démarche lui rend la responsabilité de ses actes et de ses choix... sans laquelle aucune révolution n'est possible ! Du coup, un effet de pacification, de soulagement dans les relations, peut s'opérer : le sujet décide de se réconcilier avec des proches impardonnables, de rompre des liens jugés douloureusement indissolubles ou de confirmer les engagements déjà pris...